De chair et d'os

Un coup de frein à main. Stopper la machine, se poser, passer au tamis huit années très intenses De chair et d’os, décanter, mettre les mains dans le cambouis et à la pâte de nous- mêmes. L’année passée, De chair et d’os a appuyé sur Pause. Qu’avons-nous fait pendant ces huit ans que nous aurions envie de refaire ? A contrario, que ne souhaitons-nous plus du tout ? Fortement nourri·e·s de nos réussites comme de nos échecs, de nos trébuchements comme de nos épiphanies, nous avons eu envie d’interroger nos pratiques, de questionner notre désir, qu’il soit esthétique, partenarial ou politique, pour ne pas refaire sans réfléchir. 

Ont émergé neuf récits, neuf projets de territoire en kit, chics et pas chers, à imaginer avec des structures en appétit de mettre en imaginaire leur territoire. Ces neuf formats entrent dans ce que l’on est ravi d’appeler pompeusement notre “répertoire”. On vous les présentera au fil des saisons cette année :

- Les tapisseries ^{(collage dans l'espace public)} 
- Le choc des titans ^{(théâtre participatif)} 
- C’est beau une ville la nuit ^{(théâtre participatif en chambre d’hôtel)}
- Buffet à volonté ^{(repas en cascade)}
- 24h avant demain ^{(expérience immersive à l’échelle de la ville)}
- Parler boutique  ^{(théâtre participatif)}
- Lèche vitrine ^{(cinéma muet)}
- Maison-Ville  ^{(cinéma muet et théâtre participatif)}
- Panthère et lycra ^{(mémoire vivante et portrait sur mesure)}

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Qu’est-ce que la chanson a à nous dire de nous ? Si on nous prend par ce petit bout de la lorgnette, qu’est-ce qui transpire de notre humanité joyeuse, festive et bon enfant ? C’est ce que Veiller tard va s’employer à mettre en partage.

J’ai ce projet en tête depuis que j’ai créé De chair et d’os il y a huit ans. Il embrasse les enjeux habituels de la compagnie :
> le lien de l’intime à la Grande Histoire et ces enjeux sociétaux qui nous dépassent et influent nos trajectoires individuelles
> mon obsession de rassembler, de créer du commun et de révéler ceux qui existent déjà
> dans des formes qui empruntent au pas de côté, à la relecture malicieuse de schèmes existants, au jeu implicatif, au secret, à la fête et la convivialité.

Le projet prend cette fois la forme d’un spectacle sur scène. Je vais déployer un récit d’anecdotes personnelles qui va s’appuyer sur le double terreau de la chanson populaire et des événements de l’Histoire. Mais c’est aussi une expérience qui va nous mener du territoire à la scène, puis à un moment collectif (ce que ne sait pas le public en réservant).

Ce qui va être central, c’est la relation qui se crée avec les personnes présentes, en prenant le récit et la chanson comme ciment fédérateur. Je vais tirer le même fil rouge que d’habitude et chercher à produire ce que j’ai déjà fabriqué auparavant : mettre le public dans une situation spécifique qui lui fait vivre des choses en l’impliquant directement. La scène, ainsi que la chanson populaire, deviennent un medium comme l’ont été les quais de tram, les maisons privées, les lycées désaffectés, les jardins publics et les lieux de fête. La recherche prendra la forme d’une connexion singulière, dans une volonté de faire des personnes assises dans la salle, un corps vibrant et actant ensemble - en quelque sorte, une expérience prenant pour terrain de jeu l’agora du théâtre (et ses conventions).

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Création : hiver 2026-27
Résidences  : 1er au 5 décembre 2025 - L’Intervalle (Noyal-sur-Vilaine, 35) / 16 au 20 février 26 - Théâtre le Liburnia (Libourne, 33) / 4 au 7 mai 26 - Théâtre Jérôme Savary (Villeneuve-les-Maguelonne, 34)

Distribution : écriture et jeu : Caroline Melon / Complicité : Jonathan Macias / Régie générale, son et vidéo : Mikael Plunian / Direction d’actrice : Adèle Zouane / Regard extérieur : Jérôme Rouger / Autre regard extérieur en cours / Entraînement à la scène : Michel Schweizer
Production : De chair et d’os
Co-productions : Scène Nationale d’Albi (81), Villa Valmont (33), Théâtre le Liburnia (33)